Etude de cas : Mise en place de l’automatisation du catalogue DAIWA à l’imprimerie Gabel

DAIWA est un fabriquant japonais leader dans le domaine de la fabrication de moulinets pour la pêche à la ligne, qui fête ses 60 ans en 2019. Daiwa possède une série de concepts et technologies propres à la marque, et un catalogue très vaste. Installée à Rouen depuis toujours, Daiwa France travaille depuis des années avec l’imprimerie Gabel à Rouen.

Gabel est une imprimerie Rouennaise qui s’est spécialisée dans le crossmédia et le numérique. Au delà des capacités d’impression offset, numérique et grand format, elle a su proposer à ses clients de décliner leurs supports en versions digitales,  et créer des liens entre les canaux, à travers les QR code, la visualisation 3D, réalité augmentée, et le data-publishing. Racheté par le groupe TILINVEST en 2015, Gabel reste le pole « Solutions Cross-media » du groupe.

InPagina a accompagné l’imprimerie Gabel pour la mise en place de l’outil Easycatalog.
Interview de Laurent Rosé, expert data-publishing au sein du groupe.

InPagina : Bonjour Laurent. Vous êtes en charge de la mise en place des automatisations Easycatalog chez Gabel. Pourriez vous nous décrire votre rôle et votre background technique ?

LR: Je suis arrivé dans le domaine de la PAO après avoir été programmeur dans les années 80, dans divers langages : Basic, Assembleur, Lingo, Director (devenu depuis Flash). Du coup dès que je vois une tache répétitive, j’ai tendance à vouloir l’automatiser afin d’alléger le travail.
J’interviens aussi aujourd’hui en amont auprès des clients, en charge des validations des informations fournies pour l’automatisation. Il m’est arrivé de refuser des projets dont les bases étaient inexistantes. Certains clients ont été habitués à faire des modifications manuelles dans la PAO chaque année, sans base de données. Dans ce cas, sans PIM ou e-commerce auquel se conecter, recréer une base en vue du data-publishing représente un gros travail de saisie, qui n’est pas de notre compétence chez Gabel. 

InPagina: Quel est le but pour un imprimeur de s’équiper de Easycatalog et faire du data-publishing ?

LR: Gabel propose depuis longtemps des solutions de data-publishing à ses clients. Nous disposons d’un studio graphique en interne, avec des infographistes qui produisent de nombreux types de documents de toutes tailles, de la carte de visite à la bâche, certains à données variables. Nous utilisons au quotidien la solution XMPie de Xérox. La découverte de Easycatalog nous a permis encore plus de productivité et car nous sommes une équipe réduite.
Avant Easycatalog, j’ai utilisé XData avec Xpress puis son équivalent inData sur inDesign. Easycatalog est plus intuitif, plus souple, plus facile d’approche. On peut faire de belles choses sans une ligne de code, juste en cliquant sur des boutons. L’autre intérêt est qu’on n’a pas besoin de traiter les données en amont : les fichiers Excel peuvent être utilisés directement.
InPagina: Vous utilisez maintenant Easycatalog depuis 2013. Comment s’est passé la montée en charge sur vos projets ?

LR: Nous avons commencé par remplacer nos automatisations existantes, et les reproduire sur Easycatalog sur des maquettes plutot « carrées ». Puis nous avons pris conscience du potentiel de ce nouvel outil et avons proposé à nos clients de réaliser des templates plus complexes. Au fur et à mesure des évolutions de Easycatalog, nous avons intégré de nouvelles méthodes de travail, comme par exemple mélanger plusieurs types d’automatisations dans un même document.
InPagina: Pouvez vous nous expliquer comment vous utilisez Easycatalog pour produire le catalogue Daiwa ?

LR: C’est un véritable flux cross-média. Nous utilisons des technologies simples, uniquement basées sur des fichiers Excel. Mais même avec de simples fichiers Excel, tout est interconnecté et ça nous fait gagner à la fois du temps, de la sécurité, sans nuire à la qualité graphique de la maquette.

Les données du site internet sont d’abord exportées sous forme d’une grille Excel, à laquelle l’annonceur apporte manuellement une première phase de modifications.
Ensuite nous utilisons Easycatalog pour une phase de pré-maquettage afin de placer automatiquement les produits dans les bonnes pages, même si certains produits à ce stade ont encore des faux textes en XXXX. Ce premier « jété » dans les pages permet -dans un délai très court- de valider l’encombrement de chaque page selon les visuels à placer et le volume des textes. 

Puis commence la partie « manuelle » où nous optimisons l’aspect graphique des pages en choisissant les images produit et les images d’ambiance. Nous apportons aussi des modifications sur les textes, directement dans InDesign, ou bien quand c’est plus facile, dans la grille Excel elle-même. Le lien bi-directionnel Excel-InDesign permis par Easycatalog est très utilisé dans ce projet.

Une fois la version FR finalisée, Easycatalog nous permet de re-générer la grille Excel avec les modifications de texte. Cette grille est ensuite utilisée pour mettre à jour les informations du site internet. En parallèle, on l’envoie aux traducteurs ES & PT qui font les traductions directement dans la grille. La variante de langue est ensuite ré-injectée dans la maquette FR pour sortir les catalogues par langue.

L’annonceur nous envoie aussi d’autres Excel en parallèle, pour générer un document B2B interne à l’annonceur, qui comporte des tarifs, ainsi que des codes barres « prêts à scanner », distribué à leur force commerciale.

InPagina : Quels gains a apporté Easycatalog chez vous ?

LR: De la sérénité surtout. Je vois les choses beaucoup plus faciles aujourd’hui. Nous sommes une petite équipe puisque seulement 5 à faire 100% de la PAO et nous cherchons à automatiser sans perdre de temps, ni complexifier le process.
Easycatalog permet de dire à l’annonceur : S’il y a une erreur, c’est la vôtre.
Et aussi la capacité de changer d’avis : il peut reprendre la grille Excel lui-même et changer les textes à tout moment.

Il y a déjà le gain purement « technique » apporté par Easycatalog :  Sécurisation des données, capacité à changer la langue d’un catalogue entier en quelques minutes, relecture des textes en excès, gain de temps sur les sommaires, …

Et il y a aussi la méthode, implicite avec le data-publishing, qui oblige à découper les rôles entre le client, le fournisseur de l’information, et le graphiste en charge de la PAO. Chacun a sa place et travaille par étape, chapitre par chapitre.
Par rapport à d’autres outils, Easycatalog nous donne même le luxe de pouvoir faire des modifications directement dans inDesign, en sachant que ces corrections seront bien répercutées dans le site internet. On ne perd plus de temps à faire le travail 2 fois, sur le print et sur le web.

InPagina: Quel est le selon vous degré d’automatisation de ce catalogue ? 

LR: Au moins 80% d’automatisation. Pour ce catalogue là certaines pages sont tout simplement non automatisables car il s’agit d’information ou de pub. On reste pragmatique et certains gabarits de page qui ne se répètent pas n’ont pas d’intérêt à être automatisés.

InPagina: Si on devait demain produire le même résultat en supprimant juste Easycatalog, de combien devrait augmenter l’équipe et/ou le délai de réalisation ?

Aujourd’hui je réalise seul ce projet. La totalité de la version FR (260 pages) est produite en 300h environ réparties sur 5 mois, incluant toutes les étapes jusqu’à l’envoi à l’impression. Il faut ensuite compter 3 semaines pour décliner dans les 2 versions linguistiques ES et PT.
Lors de la création du catalogue, les grilles peuvent faire plus de 10 aller-retour entre l’annonceur et les infographistes. La mécanique de couleurs de Easycatalog est très pratique pour détecter ce que le client a modifié. Ce n’est pas vraiment de l’automatisation, mais c’est ce qui sécurise le process et au final apporte le gain de temps et la sérénité.
Pour le chapitre moulinets par exemple, il y a 90 colonnes relatives aux différentes technologies. Si on devait le faire à la main, on mettrait au moins 4 fois plus de temps.
 
InPagina: Vous réalisez ce catalogue depuis plusieurs années. Avec le recul, quelles ont été les problèmes que vous avez rencontré en année 1 et qui ont été résolus par la suite ?

LR: Pas vraiment de problème, mais l’apprentissage initial de l’outil. Easycatalog est vaste et versatile. Lors de l’apprentissage, on ne peut pas couvrir la totalité des cas qu’on va rencontrer par la suite. Même aujourd’hui je ne pense pas exploiter plus de 30% des capacités de l’outil.

InPagina: Merci Laurent. Une dernière question : Quel a été l’apport de inPagina depuis 2013 ?
LR: En fait j’ai seulement suivi une formation de 3 jours au début, qui m’a donné les bases pour ensuite évoluer par mes propres moyens. InPagina a apporté des réponses à mes questions, via le blog et le forum, ou même directement par téléphone.
Je suis aussi membre actif du forum sur lequel j’apprends autant que je donne.
Quelques liens relatifs à l’article  :
Quelques vues du catalogue Daiwa « 60 ans » 2019 :